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Le livre de Gildas Bernard en ligne sur ArchivesGenWeb jeudi 28 mars 2024
 
 

ARCHIVES MILITAIRES





LA MARINE




Les sources biographiques et généalogiques sont de deux origines : elles proviennent de la marine marchande et de la marine de guerre. En fait les sources dont nous disposons concernant la marine marchande ont une origine aussi militaire que les sources concernant la marine de guerre, car les documents conservés par l'administration touchant la marine marchande trouvent leur origine dans l'inscription maritime sur laquelle la marine de guerre conservera la haute main jusqu'en 1913.
 
 
Les classes et l'inscription maritime.
 
 
Origine des fonds.
 
 
En vue d'y puiser pour le recrutement de la flotte, Colbert établit en 1669 le système des classes, qui s'appliquait à tous les marins, pêcheurs, etc., des paroisses des bords de mer. Dès lors un certain nombre de registres et de rôles vont être tenus, les uns concernant les marins, les autres les bateaux et, si malheureusement tous ne sont pas parvenus jusqu'à nous, ceux qui subsistent encore fourniront des renseignements précieux au chercheur dont les ancêtres ont été marins.
 
 
Catégories de documents.
 
 

-Les registres matricules.

 
Les registres les plus précieux pour le généalogiste sont les registres matricules : tout marin y sera inscrit et, année par année, sa carrière va s'y dérouler.
 
On y trouvera non seulement ses campagnes et le nom des différents bateaux sur lesquels il a navigué, avec la durée de chaque navigation, mais son état civil (son âge au moment de l'inscription, ce qui donne par déduction son année approximative de naissance, le nom et la profession des ses père et mère, sa position de célibataire, veuf ou homme marié, le nom de sa femme s'il est marié, et, très souvent, la date ou au moins l'année de son décès, quelquefois les circonstances de celui-ci). On y trouvera également quelques indications imprécises sur la taille qui est qualifiée de t.h. : taille haute ; t.m. : taille moyenne ou t.b. : taille basse ; ou sur le visage : v.r. : visage rond ; v.l. : visage long ; plus précis sur la couleur des cheveux : p.n. : poil noir, plus difficile à interpréter s'il s'agit de p.b. qui peut vouloir dire poil brun, blond ou blanc. Parfois la précision p.bl. ne laisse plus hésiter qu'entre les blancs et les blonds ; c'est l'âge qui décidera ? P.ch veut dire poil châtain. Si donc on trouve par exemple une mention t.m.p.n.v.r cela veut dire que le matelot a la taille moyenne, le poil noir et le visage rond.
 
Tout homme exerçant un métier maritime, marin, pêcheur ou même simplement tout ouvrier travaillant exclusivement pour la marine (charpentier, calfat, cordier, poulieur) était tenu de s'enrôler et soumis aux réquisitions de la flotte royale. Suivant les régions et les époques il était à la disposition de la marine royale une année sur trois, quatre ou cinq.
 
Il y eut un registre pour les capitaines, maîtres ou patrons et pilotes, un pour les officiers mariniers et matelots rangés par paroisses, un pour les mousses, un pour les ouvriers ; on y ajouta en 1737 un registre spécial pour les gens de mer hors de classes de service, en 1751 un pour les officiers volontaires et pour les novices, un autre enfin pour les matelots garde-côtes classés conformément à l'ordonnance du 3 janvier 1779.
 
Ces registres portaient chacun sur plusieurs années. A partir de 1727 on trouve des registres uniformes, un premier allant de 1727 à 1738, un deuxième de 1739 à 1751, un troisième de 1751 à 1762, l'année 1763 rajoutée généralement en marge, un quatrième de 1764 à 1775, un cinquième de 1776 à 1786, un sixième pour les années 1787 et suivantes.
 
En fait, M. Marc Perrichet explique très bien que les classes n'étaient pas appliquées 1. Ou bien l'on était en paix et le roi n'avait pas besoin de toute une classe, ou bien on était en guerre et une classe ne suffisait pas. En temps de paix ceux de la classe finirent par être autorisés à faire du cabotage, parce qu'en cas de besoin on pouvait les retrouver rapidement, mais pas de la navigation de haute mer comme par exemple la pêche à Terre-Neuve.
 
 
Prenons un exemple. Nous allons pouvoir constater qu'il n'est absolument pas tenu compte de la classe : Charles Batailles, natif de Caen, est signalé comme ayant 49 ans en 1741. Il est dit "t.h.p.b.", taille haute et ses cheveux sont blonds, bruns ou blancs sans pouvoir l'affirmer. Nous apprenons qu'il est fils de feu Claude Batailles, matelot, et de Marie Troulleurs. Il est veuf. Sa qualité est "maître de chaloupe". Il est payé 27 livres d'abord et plus tard 30. En 1751, il ne navigue pas. De 1752 à 1760 il fait du cabotage sur un brigantin. En 1761 il est "pris par un corsaire de Garnezay (Guernesay) le 5 may au travers de Dives (Dives sur mer)" et "s'est sauvé dans la chaloupe faisant six mois, 25 jours de navigation". Cette durée de navigation correspond à sa navigation de cabotage et non à son temps d'évasion. Il fait encore du cabotage en 1762 et 1763 et meurt à l'hôpital général de Dieppe le 19 mars 1764 à l'âge de 71 ans (âge que nous déduisons puisqu'en 1741 il est dit qu'il avait 49 ans). Son acte de naissance serait à chercher à Caen et son acte de décès à Dieppe.
 
A l'inverse, le canonnier François Hauchard (inscrit dans la case suivante) a douze ans de moins que Charles Batailles. Il va servir sur les vaisseaux du roi : il est "levé pour Brest" et sert sur le Dragon en 1751. Il ne semble pas avoir navigué en 1752 mais il est à la disposition de la marine. En 1753 il sert sur le vaisseau du roi le Prothée. En 1754 il est sur le brigantin le Patriarche Abraham (un bateau marchand). En 1755 il est tour à tour sur trois bateaux marchands. En 1756 il est à nouveau "levé pour Brest" sur la frégate royale la Cornette où il est encore en mars 1757 et passe la même année sur le vaisseau du roi le Sage. Suit la mention : "A la revue générale on a dit qu'il n'était pas revenu du service depuis 1757". Cette mention "A la revue générale on a dit?" est fréquente dans les registres et clôture bien des vies de marins. Qu'est-il devenu ? Peut-être mort, ou s'est-il caché. En sept années d'inscription pour ce seul registre, de 1751 à 1757 il a servi cinq années sur les vaisseaux du roi, ce qui prouve bien que le régime des classes n'est pas appliqué.
 
Au XIXe siècle les registres matricules comportent des indications plus précises sur l'état civil, la taille (précisée désormais en mètre et centimètres) la couleur des cheveux (le poil) indiquée désormais en toutes lettres, la couleur des yeux, la forme du front, du nez, de la bouche, du menton, du visage.
 
 

-Les rôles d'équipage.

 
 
Si le registre matricule regroupe l'ensemble des marins d'une catégorie donnée, le rôle d'équipage est tenu par le bateau. Il intéressera moins le généalogiste, mais il faut toutefois savoir que sur le rôle (aussi bien d'armement établi au départ que de désarmement établi au retour) figurent l'équipage et même les passagers. Pour les périodes où le registre matricule manque, le généalogiste aura intérêt à chercher dans les rôles d'équipage. Ceux-ci étaient établis à l'armement, en principe en quatre exemplaires. Ceux qui étaient destinés à l'amirauté et au trésorier des Invalides (ce dernier pour les pensions) ont généralement disparu ; quant aux rôles de bureau et aux rôles de bord, ils ont été parfois conservés intégralement, mais, le plus souvent, on ne trouve que l'une ou l'autre des séries. Il existe aussi, dans certains quartiers, des suites de rôles de désarmement.
 
 

-Autres documents concernant les marins.

 
 
Le chercheur pourra également trouver, dans les fonds d'amirauté cette fois, des renseignements sur ses ancêtres dans les très rares registres de levées, dans les pièces comptables, les correspondances, les rapports de mer, les réceptions de capitaines, maîtres, patrons, pilotes, etc., ainsi que dans les congés. Le lecteur pourra s'aider du chapitre écrit par H.F. Buffet sur les fonds de l'amirauté dans le Guide des recherches dans les fonds judiciaires de l'Ancien Régime, Paris, 1958, p. 257-282.
 
 
Lieux de conservation des fonds.
 
 
Ces registres sont conservés pour l'essentiel aux Archives des régions maritimes (série P), sauf conservation éventuelle aux quartiers d'origine ou aux Archives départementales (série R avec concordance dans la série P des Archives des ports). Enfin un certain nombre de registres sont conservés aux Archives nationales dans Marine C4 et CC4. Nous donnons ci-après la liste des lieux de conservation 2.
 
 
Aux Archives de la Première région maritime (Cherbourg).
 
 

-Dunkerque, Calais (supprimé en 1934), Boulogne sur Mer, Saint Valéry sur Somme (supprimé en 1920), Dieppe, Fécamp, Le Havre (en dépôt aux Archives départementales de la Seine Maritime), Honfleur (supprimé en 1924 ; en dépôt au Archives départementales du Calvados, sauf quelques matricules à chercher dans le fonds du Havre), Caen (en dépôt aux Archives départementales du Calvados), La Hougue (supprimé en 1920), Cherbourg, Granville (supprimé en 1929).

 
 
Aux Archives de la Deuxième région maritime (Brest).
 
 

-Cancale (anciennement syndicat dépendant de Saint Malo, érigé en quartier en 1860), Saint Malo, Dinan (supprimé en 1928, rétabli en 1946), Saint Brieuc, Paimpol, Tréguier (anciennement syndicat dépendant de Paimpol, quartier de 1882 à 1959), Lannion (anciennement syndicat dépendant de Morlaix, quartier de 1882 à 1968), Morlaix, Le Conquet (quartier de 1795 à 1809 et de 1882 à 1930), Brest, Camaret (anciennement syndicat dépendant de Quimper, érigé en quartier en 1882), Douarnenez (anciennement syndicat dépendant de Quimper, érigé en quartier en 1882, archives conservées à Douarnenez au siège du quartier), Audierne (ancien quartier puis syndicat dépendant de Quimper, érigé de nouveau en quartier en 1882 ; archives conservées à Audierne, au siège du quartier), Quimper (remplace Audierne en 1795, transféré à Guilvinec en 1919 ; archives conservées à Guilvinec), Guilvinec (voir Quimper).

 
 
Aux Archives du port de Lorient.
 
 

-Concarneau (anciennement syndicat dépendant de Quimper, érigé en quartier en 1882), Lorient (anciennement Port Louis), Croix (anciennement syndicat dépendant de Lorient, quartier de 1882 à 1927), Auray (anciennement syndicat de Vannes, érigé en quartier en 1822), Vannes, Belle Ile (supprimé en 1927), Redon (sous-quartier puis préposât, 1817-1922).

Sont en dépôt aux Archives départementales de la Loire Atlantique les fonds concernant Le Croisic, Saint Nazaire (anciennement syndicat dépendant du Croisic, érigé en quartier en 1857), Nantes, Paimboeuf (supprimé en 1857 au profit de Saint Nazaire, rétabli de 1882 à 1892), Bourgneuf en Retz.

Sont aussi au dépôt des Archives départementales de la Loire Atlantique les Archives des quartiers de l'intérieur : Ingrandez (1780-1826), Angers (1780-1837), Saumur (1792-1826), L'Ile Bouchard (1780-1826), Tours (1789-1849), Selles sur Cher (1816-1826), Orléans (1780-1826) et Nevers (1816-1830).

 
 
Aux Archives du port de Rochefort.
 
 

-Noirmoutier, Ile d'yeu (supprimé en 1892, rétabli de 1900 à 1920), Les Sables d'Olonne et Saint Gilles sur Vie, La Rochelle et Marans, Ile de Ré (supprimé en 1922 et rattaché au quartier de La Rochelle), Rochefort (supprimé en 1941 et rattaché à Marennes, puis à La Rochelle), Saintes (supprimé en 1892 et rattaché au quartier de Rochefort), Marennes et Royan, Ile d'Oléron (supprimé en 1924, rétabli en 1929), Pauillac (supprimé en 1925 et rattaché au quartier de Bordeaux, en dépôt aux Archives départementales de la Gironde), Blaye (supprimé en 1892 et rattaché au quartier de Pauillac ; en dépôt aux Archives départementales de la Gironde), Libourne (supprimé en 1920 et rattaché au quartier de Bordeaux ; en dépôt aux Archives départementales de la Gironde), Bordeaux (en dépôt aux Archives départementales de la Gironde), Langon (supprimé en 1892 et rattaché au quartier de Bordeaux ; en dépôt aux Archives départementales de la Gironde), La Teste de Buch, puis Arcachon, Dax (supprimé en 1892 et rattaché au quartier de Bayonne), Bayonne, Saint Jean de Luz (supprimé en 1895 et rattaché au quartier de Bayonne).

 
 
Aux Archives de la Troisème région maritime (Toulon).
 
 

-Toulouse (rattaché à l'arrondissement de Toulon en 1826, supprimé en 1831), Cazères sur Garonne (supprimé en 1826), Port Vendres (anciennement Collioure, démembré de Narbonne en 1821), Narbonne (supprimé en 1924 et rattaché à Port Vendres), Agde (supprimé en 1920), Sète, Arles (supprimé en 1913 et rattaché à Martigues), Martigues, Marseille, La Ciotat, La Seyne (supprimé en 1895 et rattaché à Toulon), Cannes (supprimé en 1816 et réuni au quartier d'Antibes, rétabli de 1882 à 1920), Antibes, Nice (Archives conservées au siège du quartier), Ajaccio et Bastia (en dépôt aux Archives départementales de la Haute Corse à Bastia), Livourne.

 
 

-Aux Archives nationales (Marine C4 et CC4).

 
 

-On trouvera dans Marine C4 (classes avant 1789) et dans Marine CC4 (inscription maritime à partir de la Révolution) quelques matricules de gens de mer et d'ouvriers des ports des ports depuis 1691. A noter qu'on trouve aussi dans marine CC4 des dossiers de capitaines au long cours. Les registres complètent ceux conservés dans les ports ou font double emploi avec eux.

 
 
Le service historique de la Marine.
 
 
Adresse : Pavillon de la Reine, Vieux Fort, 94300 Vincennes.
 
 
Les archives du ministère de la Marine sont conservées partie aux Archives nationales, partie au service historique de la Marine. Les documents allant de Louis XIV à 1789 ont été déposés aux Archives nationales. Les documents allant de 1789 à 1870 sont conservés en partie aux Archives nationales et en partie au Service historique de la Marine. Les documents postérieurs à 1870 sont en principe conservés à Vincennes.
 
Lorsqu'un chercheur demandera aux Archives nationales la communication d'articles du fonds Marine, il devra ajouter le mot Marine devant la cote afin d'éviter toute confusion avec d'autres séries des Archives nationales. Ainsi s'il désire demander l'article "C4 23" il est important de préciser "Marine C4 23".
 
Les documents antérieurs à 1789 sont cotés avec des lettres simples (Marine A à Marine G). Les documents postérieurs à 1789 sont classés avec des lettres doubles du type Marine AA, Marine BB, etc.
 
Comme pour l'inscription maritime, le chercheur pourra disposer de registres matricules et de rôles de navires, mais il aura en plus à sa disposition les dossiers individuels d'officiers.
 
 
Les documents collectifs.
 
 
La partie antérieure à 1870 a été déposée aux Archives nationales, sauf quelques exceptions 3.
 
On trouvera aux Archives nationales des documents collectifs concernant les officiers militaires (Marine C1 et Marie CC1), les officiers civils (Marine C2 et Marine CC2), la troupe (Marine C3 et Marine CC3), les classes (Marine C4), et l'inscription maritime (Marine CC4), les rôles d'équipage de la marine de guerre (Marine C6) et les ordres de chevalerie (Marine C8).
 
En ce qui concerne les officiers militaires (Marine C1 et Marine CC1) on trouvera :
 

-1° La correspondance collective contenant beaucoup de renseignements sur les carrières ; cette correspondance est reliée par année ou partie d'année, mais il n'y a pas de table.

 

-2° Les registres des revues, classés par ports et par années ;

 

-3° Les registres matricules, qui résument entièrement la carrière des officiers avec des registres différents pour les officiers de vaisseaux, les commissaires, mes médecins, etc. Ces registres ne deviennent détaillésqu'à partir de 1816, mais on les possède de 1789 à 1939 avec une lacune de 1883 à 1902. Ces états de service ont été entièrement mis sur fiches pour Marine C1, mais pas du tout pour Marine CC1. Les fiches de Marine C1, photocopiées, sont contenues en dix volumes (un exemplaire à la salle des inventaires des Archives nationales) et donne le relevé des états de service sans obliger à la consultation du registre. Un microfilm du fichier est conservé aux Archives départementales. Il en existe également un exemplaire aux Archives du Port de Toulon. Il y a là les dossiers et donc les états de service de tous les officiers de marine de l'Ancien Régime. Pour Marine CC1, il existe des tables sur registres, mais pour la correspondance seulement.

 
Le Service historique de la Marine à Vincennes continue à posséder de nombreux articles qui en raison de leur date (avant 1870) devraient être aux Archives nationales : registres matricules des professeurs et des élèves de la marine de 1790 à 1869, notes individuelles et propositions d'avancement des officiers de marine à partir de 1797, journaux des services (1809-1829) et registres des mouvements des officiers de marine (1794-1870), listes générales des officiers de marine depuis 1791.
 
Par conséquent toute recherche sur des officiers ayant servi entre 1789 et 1870 devra se dérouler à la fois aux Archives nationales et au Service historique de la Marine, à Vincennes.
 
En ce qui concerne les officiers civils (Marine C2 et Marine CC2), on trouvera les mêmes éléments que Marine C1 et Marine CC1, c'est à dire :
 

-1° La correspondance collective ;

 

-2° Les registres de revues ;

 

-Les registres matricules, mais avec cette différence que le dépouillement des matricules de Marine C2 a seulement été commencé et que ce fichier, en cours, se trouve dans le bureau du conservateur chargé du fonds.

 
En ce qui concerne les troupes (ce qu'on appellera plus tard "la coloniale"), les archives sont conservées dans Marine C3 et Marine CC3, quand elles ne sont pas aux Archives de l'Armée de Terre et, pour l'état civil, à la section Outre mer (colonies G). Les sous-séries Marine C3 et Marine CC3 sont surtout composées de revues et de contrôles par compagnies. Il n'y a pas d'autres instruments de recherche que l'Etat sommaire des Archives de la Marine antérieures à la Révolution par Didier Neuville, Paris, 1898, 675 p. et le tome III de l'Etat général des fonds des Archives nationales paru en 1980 4. Il n'y a donc pas de fichier, mais on pourra compléter par E colonies pour les dossiers personnels où l'on disposera d'un fichier dactylographié. Marine CC3 va jusque vers 1900. Pour les registres matricules de la Marine C3, il suffit de connaître le port et la compagnie, mais pour Marine CC3 la recherche est beaucoup plus complexe. A la différence de Marine CC1 et de Marine CC2 Marine CC3 est entièrement conservé aux Archives nationales.
 
En ce qui concerne les classes (Marine C4) et l'inscription maritime qui a suivi (Marine CC4), voir plus haut ce qui a été dit à cet égard.
 
En ce qui concerne les pêcheries, on trouvera quelques matricules dans Marine CC5 153 à 161.
 
Pour les simples marins il existe des matricules et des rôles. Les registres matricules sont conservés dans les cinq ports de guerre et les rôles partie aux Archives nationales (pour l'Ancien Régime) et partie dans les cinq ports, avec des pertes dues à la guerre à Cherbourg, Brest et Lorient. Chaque marin, à quelque catégorie qu'il appartienne, reçoit un numéro matricule au début de sa carrière et une page est ouvert à son nom sur le registre matricule. Toute sa carrière s'y inscrira. Pour retrouver cette page il faut connaître soit le numéro matricule du marin, soit la date d'immatriculation et, bien sûr, le port.
 
Le rôle, lui, a une origine comptable. Alors que le registre matricule est permanent et suit la carrière du marin, le rôle est annuel et rédigé par unité, par navire. On y trouvera l'état civil du marin. Les rôles antérieurs à 1791 sont conservés aux Archives nationales (dans Marine C6 avec une table sur fiches dactylographiées, mais uniquement par navires) et dans les cinq ports pour la période allant de 1791 à nos jours. La sous-série Marine CC6 n'existe pas, les registres postérieurs à 1791 ayant été renvoyés dans les ports.
 
Enfin, on trouvera dans la sous-série Marine C8, 18 registres concernant les ordres de chevalerie, dont 15 pour le seul ordre de Saint Louis, et sous la cote Marine C8 19 un carton de brevets et commissions d'officiers de vaisseaux et de plume de la marine royale (1740-1789).
 
Le généalogiste pourra également trouver des renseignements dans les registres de la chiourne (de 1694 à 1787), surtout s'il a des ancêtres protestants. Ils sont contenus dans Marine D5, mais les registres conservés aux Archives nationales sont très peu nombreux, car l'essentiel est conservé dans les ports, à Toulon, Brest, Rochefort et Marseille. Pour le XIXe siècle, les registres de signalement des forçats sont conservés au Service historique de la Marine, dans la sous-série Marine DD5.
 
On trouvera enfin dans la Marine F1 des listes d'invalides, dans Marine FF2 des états nominatifs de prisonniers français en Angleterre sous la Révolution et l'Empire et des extraits mortuaires pour la même période. On trouvera dans Marine G (documents divers) des états manuscrits abrégés de la Marine où sont énumérés les officiers en service (de 1669 à 1814, dans Marine G1 à Marine G37 bis) et les listes d'officiers (de 1754 à 1787, dans Marine G38 et 38 bis). Il existe aux Archives nationales sous la cote 338 Mi 1 à 8 des micro-films des états annuels manuscrits de la Marine française (1668-1814).
 
 
Les dossiers individuels (Marine C7 et Marine CC7).
 
 
La partie antérieure à 1789 a été déposée aux Archives nationales et y constitue la sous-série Marine C7. La partie postérieure à 1789 est restée aux Archives de la Marine à Vincennes et y constitue la sous-série Marine CC7. Lorsqu'une personne aura servi avant et après 1789 il est recommandé de chercher à la fois dans Marine C7 et Marine CC7.
 
Ces dossiers individuels ne concernent en principe que les officiers de vaisseaux et les officiers de plume, mais on y trouve aussi des dossiers de petit personnel et des dossiers de personnes ayant eu un rapport avec la marine (le dossier de Fulton s'y trouve, parce qu'inventeur).
 
La partie antérieure à la Révolution constitue une série de 355 cartons (XVIIe-XVIIIe s.) classés par ordre alphabétique, pour lesquels une table a été dressée et dactylographiée (601 p.) dont un exemplaire est conservé à la salle des inventaires des Archives nationales et un autre au service historique de la Marine 5.
 
Les dossiers conservés à Vincennes (partie postérieure à 1789) sont classés par ordre alphabétique jusque vers 1850. La suite est classée par versements, mais avec une table sur fiches.
 
Les dossiers du XIXe siècle sont souvent très riches. On y trouve l'état civil, y compris les autorisations de mariage et souvent le contrat de mariage, si la dot dépasse les 1200 F de rente réglementairement apportés par l'épouse, les certificats de visite médicale, les lettres de recommandation, le calepin (carnet de notes, très riche en appréciations), parfois les compositions de l'Ecole navale, les études rédigées par l'officier, dont certaines inattendues et sans rapport direct avec la marine, et, à partir de 1910, une ou plusieurs photographies d'identité.
 
Les corsaires n'ont pas de dossier, parce qu'ils appartiennent à la marine marchande. Ils n'ont de dossier que s'ils ont été prisonniers en Angleterre ou s'ils ont eu un contentieux, ou encore s'ils ont été intégrés dans la Marine Royale, comme Jean Bart et Duguay-Trouin.
 
Les seuls dossiers de simples marins conservés sont ceux des prisonniers rentrés d'Angleterre en 1814. Une fiche a été établie au retour de chacun, indiquant notamment le jour où ils ont été capturés et le nom du bateau sur lequel il naviguait.
 
Pour l'infanterie de marine, devenue "la coloniale" en 1900, les dossiers sont en général à chercher dans les archives de l'armée de terre, mais il peut s'en trouver dans celles de la Marine comme à la section outre-mer des Archives nationales, rue Oudinot.
 
Enfin les dossiers de pensions constituent une belle série de plus de 100000 dossiers, pas toujours accessible parce qu'en cours de classement, mais qui concerne aussi bien les équipages et le personnel ouvrier que les officiers, et donne des renseignements sur la femme et sur les enfants ; d'où leur intérêt pour le généalogiste.
 
 
Les sources conservées aux Archives nationales.
 
 
En dehors des Archives du Service historique de la Marine, dont une partie est conservée aux Archives nationales (voir ci-dessus), celles-ci détiennent un certain nombre de documents relatifs à la Marine. Pour l'essentiel nous renvoyons le chercheur à la notice d'Henri-François Buffet consacrée à l'Amirauté de France (ZID) dan le Guide des recherches dans les fonds judiciaires de l'Ancien Régime, Paris, 1958.


 

 
 
 
 

1. Marc Perrichet, Contribution à l'histoire sociale du XVIIIe siècle. L'administration des classes de la Marine et ses archives dans les ports bretons, dans la revue d'histoire économique et sociale t. XXXVII (1959), p. 89-112.
2. Cette partie est extraite d'Erik Le Maresquier, Etat des fonds d'archives des quartiers de l'inscription maritime, dans la Gazette des Archives, n° 100 (1er trimestre 1978), p. 39-50, qui donne pour chaque quartier les dates extrêmes des matricules et des rôles conservés. Pour plus de détails, l'article d'E. Le Maresquier est donc obligatoirement à consulter.
3. Sur la répartition entre les Archives nationales et les Archives du service historique de la Marine, voir Etienne Taillemite, Les Archives de la Marine conservées aux Archives nationales, Vincennes, 1980, 149 p.
4. Les Archives nationales, Etat général des fonds, tome III, Marine et outre-mer. Pour Marine C3, voir p. 59 à 61, et pour Marine CC3 p. 158 à 175.
5. L'habitude de tenir des dossiers individuels date surtout de la déclaration royale de 1779 qui réglait les attributions de pensions.
 
Le Guide des recherches sur l'histoire des familles est en ligne sur ce site grâce
aux aimables autorisations de Gildas Bernard et du Ministère de la Culture, accordées à Jean-Luc Monnet.
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