Chiffres romains et paléographie

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On connaît parfaitement la numération romaine "officielle". Cependant pour noter les pages de leurs registres et les dates, pour compter les quantités dans une dot, un testament ou un contrat, les notaires et leurs clercs ont utilisé une numération romaine assortie de variantes.

Les règles de la numération romaine

On se rappelle les 2 principes de base dans la numération romaine ordinaire,

  • Les signes sont écrits du plus grand au plus petit et on procède par additions successives.
  • xxvii = (10 + 10) + 5 + (1 + 1) = 20 + 5 + 2 = 27
  • On évite plus de 3 signes semblables en utilisant la soustraction. Celle-ci est signalée par un chiffre à gauche de valeur inférieure à son voisin immédiat
  • 4 se code 5 – 1 => iv au lieu de iiii ; 9 se code 10 – 1 => ix au lieu de viiii

Les chiffres romains

Nous connaissons les chiffres romains écrits avec, comme unités, les majuscules I, V et X.


La numération romaine de base
chiffres romains de 1 à 10 chiffres arabes de 1 à 10
I 1
II 2
III 3
IV (5 - 1) 4
V 5
VI 6
VII 7
VIII 8
IX (10 - 1) 9
X 10
Et plus...
XX 20
XL (50 - 10) 40
L 50
LX 60
XC (100 - 10) 90
C 100

Les règles en usage dans les actes notariés

Les notaires rédigent leurs actes à la plume et utilisent peu les majuscules. De plus, une succession de majuscules manuscrites serait peu lisible.
Ils utilisent donc comme unités les minuscules : i, v et x.

La numération de base issue des chiffres romains
chiffres romains de 1 à 10 chiffres arabes de 1 à 10
i 1
ii 2
iii 3
iiii
rarement ib ou iv
4
b ou v
(ces 2 lettres sont équivalentes)
5
vi 6
vii 7
viii 8
viiii
très exceptionnellement ix
9
x 10
  • On voit que les notaires ne respectaient pas la 2nde règle interdisant plus de trois signes semblables à la suite.
  • On notera avec attention l'équivalence entre le b et le v pour 5
  • Il faut imaginer le tout en écriture manuscrite, les lettres liées entre elles.

Les dates dans les manuscrits

Pas de soustraction

Contrairement aux chiffres romains ordinaires, on n’utilise pas — dans les manuscrits — la soustraction d’unité pour le nombre immédiatement inférieur à 5 (b ou v) ou 10 ; de même pour 40 et 90.
On écrit donc iiii et biiii au lieu de ib (5 – 1) et ix (10 – 1) pour 4 et 9 ; de même xxxx et lxxxx au lieu de xl (50 – 10) et xc (100 – 10) pour 40 et 90.
Ce qui est moins économique et peu lisible. La notation ib (ou iv) est utilisée pour autre chose.

La multiplication par 100

ivcxxxvi ou ibcxxxvi

Il y a deux éléments dans ce nombre.

  • à droite on reconnait xxxvi. Tous les signes sont en ordre décroissant. Selon le principe d'addition, on peut donc lire 36.
  • à gauche comment lire ivc ?
    • Les chiffres sont ici en ordre croissant : iv se lit 15 au lieu de 4 si on utilisait le principe de soustraction.
    • le C suscrit « c » indique la multiplication par 100 du nombre qui le précède
    • ivc = 15 x 100 se lit quinze cent
ivcxxxvi = 15 x 100 + 36 = 1536

Lan ivcxxxvi & le septiesme iour du moys de febvrier : l’an quinze cent trente six et le sept février