Histoire de l'Ardèche

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Histoire

A l'époque de la conquête romaine, les Helviens étaient les habitants du territoire qui forme aujourd'hui le département de l'Ardèche, et qui sous les empereurs fut compris d'abord dans la Gaule Narbonnaise, puis dans la Viennoise.
Alliés des conquérants, ils concoururent à l'expédition contre Vercingétorix, et pour prix de leurs services et de leur fidélité, ils obtinrent du sénat romain le droit de continuer à se régir par leurs anciennes lois et par des chefs élus par eux.


A la chute de l'Empire, leur pays fut successivement ravagé par les Vandales, les Mains, les Goths et les Germains. Leur cité principale, Alba Augusta, fut détruite par les barbares vers l'an 405 de l'ère vulgaire.
Viviers devint vers 430 la capitale de l'Helvie, qui ne tarda pas à prendre le nom de Vivarais.
Lorsque les Francs et les Bourguignons s'emparèrent de la Gaule, le Vivarais fit partie du premier royaume de Bourgogne.
Plus tard, cette province fut en partie annexée à la Provence, et enfin en 924 elle passa dans le domaine des comtes de Toulouse.


Au XIIIe siècle elle devint le théâtre de cette guerre terrible, plutôt politique que religieuse, qui fut faite aux Albigeois; lutte sanglante où le Nord de la France encore féroce et sauvage attaqua, eu quelque sorte corps à corps, le Midi chevaleresque et policé. La force brutale l'emporta.
Les comtes de Toulouse ne possédaient que la partie méridionale du Vivârais sur la rive droite de l'Erieux ; la partie septentrionale avait continué, sous les comtes particuliers du Viennois et du Valeutinois, à dépendre du royaume de Bourgogne.
Philippe-Ie-Hardi profita de l'abaissement de la maison de Toulouse, pour lui enlever en 1271, ses possessions dans le Vivarais.
Philippe-le-Bel, eu 1308, réunit à la couronne la partie septentrionale de la province.


Au XVIe siècle les guerres de religion firent éprouver de nouveaux désastres au pays. Les habitants avaient embrassé les opinions des protestants avec la même ardeur qu'ils avaient montrée en soulevant celles des Vaudois.
Les villes principales étaient peuplées de calvinistes qui refusaient de reconnaître l'autorité royale.
En 1629, Louis XIII vint en personne pour réprimer la révolte.
Sous Louis XIV ce malheureux pays eut encore à subir les dragonades.
La révolution de l'édit de Nantes porta un coup longtemps fatal à son industrie et à ses fabriques.


Depuis cette époque l'histoire du Vivarais se confond avec celle du Languedoc dout il était devenu une dépendance, dès le commencement du xv e siècle.

Etats Du Vivarais

Les Etats particuliers du Vivarais eurent une origine antérieure à l'établissement des États-Généraux du Languedoc.
Par un motif qui lient sans doute aux opinions dominantes à l'époque de leur organisation primitive, le clergé n'y avait point de représentants.
Deux ordres seulement les composaient, la noblesse et le tiers-état.
L'évèque de Viviers pouvait y entrer comme baron , mais il n'y avait aucun droit de séance en sa qualité d'évêque.
L'ordre de la noblesse y était représenté par deux barons diocésains et par les douze barons, qui assistaient alternativement et par tour aux États Généraux du Languedoc
Les douze baronnies du Vivarais étaient, en 1789, celles de Crussol, de Moutlaur, de Lavoulte, de Tournon, de l'Argenlière, de Boulogne, de Joyeuse, de Chalençon et Latourette, de Saint-Remèze , d'Annonay, de Vogué et d'Aubenas.
Les deux baronnies diocésaines étaient celles de Pradelles et de Lagorce.
Les barons n'assistaient pas toujours en personne aux États , mais chacun d'eux y était représenté par un bailli.
Le baron de tour, c'est-à-dire celui qui avait assisté dans l'année aux États-Généraux du Languedoc , présidait les Etats du Vivarais.
Comme seigneur de Viviers, l'évèque envoyait son bailli aux États, celui-ci, qui éljùl ordinairement un des vicaires généraux, y prenait rang et séance avant les baillis des barons.
Treize consuls ou députés des villes et communautés composaient le tiers-état.
Il n'y avait rien de fixe pour le lieu de réunion de l'Assemblée; le baron président ou son bailli subrogé la convoquait où bon lui semblait, et, même dans sa propre maison : Le sénéchal du Vivarais ou son lieutenant et le premier consul de Viviers avaient entrée aux Etats en qualité de commissaires ordinaires. Aucun monument historique ne constate l'époque de l'union des Etats particuliers du Vivarais aux Etats-Généraux du Languedoc par l'envoi de députés. Cette union, d'abord accidentelle et dépendante de circonstances majeures, ne devint annuelle et régulière que lorsque Charles VII eut donné aux Etats-Généraux la forme stable, qu'ils n'avaient pas avant son règne.

Antiquité

Les montagnes de l'Ardèche présentent sur leurs points les plus élevés des monuments druidiques : ce sont des peulvans, des dolmens et des logans ou pierres branlantes.
On attribue à l'époque celtique un monument existant sur les bords de la Tourne, non loin du bourg de Saint-Andéol, c'est un rocher enchâssé dans d'autres rochers plus petits, et dont la disposition, par couches parallèles analogues à celles du terrain environnant, laisse douter si leur réunion est l'ouvrage de la main des hommes ou un accident naturel.
La face extérieure du rocher principal, qui a environ 6 pieds de hauteur et 10 de largeur, présente une sculpture informe et tellement dégradée, que les savants qui l'ont examinée ne savent pas ce qu'elle représente. Les uns ont cru y voir une Diane chasseresse poursuivant un cerf qu'arrêtent des chiens courants; d'autres, et nous partageons leur opinion, y ont reconnu un de ces monuments du culte de Mithra, qui paraissent avoir été communs dans les Gaules, et ont vu, dans cette sculpture, la représentation d'un homme vigoureux tenant un taureau par les cornes, et l'abattant à ses pieds. A un des angles du rocher, se trouve sculpté un soleil entouré de rayons.


Les Romains possédèrent certainement de grands établissements dans le pays des Helviens; ils eurent des magasins militaires à Annonay. Alba Augusta, capitale du pays, devait étre ornée sans doute de beaux monuments; on a trouvé dans la commune d'Aps, qui s'est élevé sur ses ruines, des pavés en mosaïque, des tronçons de colonnes, des restes d'aqueduc, ainsi qu'un grand nombre de médailles et d'ustensiles en bronze et en terre, qui malheureusement ont été dispersés.
Les maisons du village sont construites avec les débris de l'ancienne ville. On reconnaît dans leurs murailles des fragmens de sculptures et des pierres tumulaires revêtues d'inscriptions latines ; ainsi on lit autour d'un buste en demi-relief enchâssé dans un mur, le nom de Lucretius; quelques auteurs ont prétendu que Helvia, mère de Cicéron, était originaire d'Alba Augusta. Nous parlons plus loin des bains qui ont été découverts à Desaignes, et de l'ancien monument qui s'y trouvait.
L'église de Champagne, dans le canton de Serrières,a été édifiée avec les débris d'un temple qui existait sur la montagne du Châtelet, où l'on a trouvé aussi un grand nombre de médailles et d'objets antiques. Le département renferme des églises gothiques, on y voit aussi les ruines de plusieurs châteaux-forts du moyen-âge.

source

France pittoresque, Volume 1 Par Abel Hugo